AIT HAMMOU TALEB Saïd

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Saïd AIT HAMMOU TALEB

Membre permanent

Statut :

Maître·sse de conférences (CNU : 70)

Equipe :

Normes et valeurs

Rattachement académique :

Université de Lorraine

Courriel :

said.ait-hammou-taleb@univ-lorraine.fr

Lieu de travail :

INSPÉ Lorraine à Maxeville


      Thématiques

      Mes premiers travaux de recherche en sciences de l’éducation s’inscrivent dans le champ de la pédagogie de l’enseignement supérieur et du handicap et s’intéressent particulièrement aux praxéologies des chargés d’accueil et d’accompagnement à l’Université. Il s’agit aussi de questionner comment la coopération entre les différents professionnels favorise l’accès aux savoirs. Outre la production de connaissances sur les praxéologies de ces personnes ressources dans une Université Inclusive, nous nous attachons à montrer en quoi la « pratique du travail en groupe » (Ferry, 1985 ; Perez, 2007) fait formation pour ces nouveaux acteurs.

      Depuis ma nomination en la qualité de maître de conférences à l’Université de Lorraine, je cherche à réinvestir ces travaux sur la question des praxéologies inclusives d’accompagnement à tous les niveaux d’études et dans différentes institutions.

      En effet, mes productions sur la question de l’évaluation, s’inspirant des travaux de Vygotsky, De Ketele, et Rogers, m’ont permis d’explorer divers domaines tels que la TAD et la psychologie humaniste, tout en s’inspirant de la philosophie de Paul Ricoeur pour enrichir ma compréhension des pratiques d’accompagnement. Cette exploration m’a amené à me concentrer sur l’accompagnement des étudiants dans les universités françaises, avec pour objectif d’élargir ces pratiques au-delà du cadre académique pour inclure les relations institutionnelles et interpersonnelles, notamment dans un contexte éducatif. Ainsi, je m’intéresse plus particulièrement à la notion de « micro-attention », que j’associe à la notion « d’écoute », en référence à Ricoeur, en questionnant comment de telles pratiques pourraient transformer les relations institutionnelles pour permettre une régulation « bottom-up », où les dynamiques d’autorégulation émergent à la fois de la base et du sommet des structures institutionnelles.

      Méthodologiquement, j’explore comment les approches quantitatives peuvent enrichir les analyses qualitatives pour mieux saisir la complexité des objets de recherche. L’un des obectifs de mes travaux de recherche est de réinvestir les compétences et les connaissances produites dans le cadre de mon cursus universitaire, en science de l’ingénieur et durant mon premier doctorat en énergie mécanique. La production de ma thèse témoigne ainsi que le croisement de savoir pluridisciplinaire permet de faire émerger un outil d’analyse des praxéologies professionnelles pour la recherche et la formation en sciences de l’éducation et de la formation. Mais encore, cette approche multi-disciplinaire offre une manière de penser et de faire la recherche dans le but de produire du changement avec les acteurs de terrain.

      Je participe aussi à des projets de recherches sur la question des pratiques inclusives dans le premier et le second degrès, mais aussi dans l’enseignement supérieur.

      • Depuis 2023 / Projet de recherche : « Construction de la professionnalité des AESH Référents (AESH-R) dans une école inclusive »

      Le projet propose, pour enrichir le champ de l’éducation inclusive – entendue comme une éducation qui cherche à prendre en compte la diversité des élèves – une étude comparative du cadre institutionel, des pratiques de classe et des savoirs enseignés dans les écoles élémentaires françaises et allemandes. Il tente de répondre à la question suivante : à quel collectif l’école française et allemande prépare-t-elle les élèves ? Pour cela, il porte une attention particulière à la construction chez les élèves de compétences visant l’autonomie, l’acceptation de la différence et la connaissance/perception du Lebenswelt (le monde tel qu’il se donne au quotidien).

      • Depuis 2019 / Projet de recherche : « Construction de la professionnalité des AESH Référents (AESH-R) dans une école inclusive »

      Il s’agit d’un contrat collaboratif mis en place avec l’INSPE et le service école inclusive de la DSDEN de Meurthe-et-Moselle. Ce partenariat a différents objectifs : aider à la professionnalisation du métier des Accompagnants d’Élève en Situation de Handicap Référents (AESH-R), construire une formation d’AESH-R, participer à la mise en œuvre d’une politique publique à l’échelle locale au sein des PIAL.

      • 2019 à 2022 / Projet de recherche : « Pratiques Inclusives à l’Université »

      Il s’agit d’un projet soutenu par la mission handicap de l’Université de Lorraine, qui s’inscrit dans le quadriennal 2018-2022. L’objectif est d’étudier les pratiques et les discours des acteurs (enseignants, étudiants, administratifs, …) dans le cadre d’une Université inclusive. Ce projet doit aussi permettre un développement des praxéologies des chercheurs au niveau des connaissances et des usages.

       


      Les praxéologies des charges d’accueil et d’accompagnement dans une université inclusive:

      Si la question de la contribution des accompagnants à l’accessibilité aux savoirs des Étudiants Reconnus Institutionnellement Handicapé (ERIH) est de plus en plus effective au sein du système éducatif français, elle n’en demeure pas moins encore une notion « floue » et à « fort enjeu local » (Perez, 2019), tant pour les praticiens confrontés à de nombreux implicites, que pour la recherche qui se découvre embryonnaire (Marie et al., 2011 ; Martel, 2015). Ainsi, même si de nombreux textes (UNESCO, 2016, 2018 ; Charte Université-Handicap, 2007, 2012 ; loi du 22 Juillet 2013 ; loi du 11 février 2005) ouvrent la voie d’une Université Inclusive, sa mise en œuvre ne semble pas pouvoir relever d’une simple application de « décisions prises au sommet » (Van Zanten, 2008, p. 537) et demande de s’y intéresser. Dans ce contexte, les Chargés d’Accueil et d’Accompagnement (CAA) sont missionnés pour favoriser le cursus universitaire des ERIH et se posent la question de savoir « comment faire » et surtout « pour quoi faire ». En effet, ces nouveaux acteurs de l’Université sont le fruit de tensions qui se sont jouées à l’échelle internationale, régionale, nationale jusqu’à se propager dans des contextes locaux et donc dans le quotidien des acteurs qui font face à une dissonance culturelle. Nos travaux s’intéressent ainsi aux praxéologies professionnelles des CAA pour accompagner les ERIH. A travers des entretiens exploratoires et des focus-group (Macaire, 2019; Marty, 2021) et du cadre de la théorie de l’anthropologie didactique développé par Y. Chevallard (Chevallard, 1989, 1998), G. Cirade et A. Crumière (Crumière et Cirade, 2019), développée pour l’analyse de l’activité hors enseignement par C. Ladage (Ladage, 2017 ; Ladage et Redondo, 2021) et le développement professionnel par G. Suau (Suau, 2016, 2019). Ainsi, outre la production de connaissances sur les praxéologies de ces personnes ressources dans une Université Inclusive, nous nous attachons à montrer en quoi la « pratique du travail en groupe » (Ferry, 1985; Perez, 2007) fait formation pour ces nouveaux acteurs.

      Summary:

      If the question of the contribution of support staff to the accessibility of knowledge for students institutionaltly recognised as having a disability is becoming increasingly effective within the French education system, it is still a “unclear” notion with a ‘high-stakes’ (Perez, 2019), both for practitioners confronted with numerous implicit ideas and for research, which is in its infancy (Marie et al., 2011; Martel, 2015). Thus, even if numerous texts (UNESCO, 2016, 2018; University-Disability Charter, 2007, 2012; Law of 22 July 2013; Law of 11 February 2005) open the way to an Inclusive University, its implementation does not seem to be a simple application of ‘decisions taken at the top’ (Van Zanten, 2008, p. 537) and requires attention. In this context, the disabled student support staff (called “Chargé d’Accueil et d’Accompagnement” (CAA) in France) are mandated to promote the university curriculum of ERIH and ask themselves the question « how to do it » and above all « for what purpose ». Indeed, these new actors of the University are the result of tensions that have been played out at the international, regional and national levels and have spread to local contexts and therefore to the daily life of actors who are faced with cultural discrepancy. Our work thus focuses on the professional praxis of “CAA” in accompanying ERIHs. Through exploratory interviews and focus groups (Macaire, 2019; Marty, 2021) and the framework of the theory of didactic anthropology developed by Y. Chevallard (Chevallard, 1989, 1998), G. Cirade and A. Crumière (Crumière and Cirade, 2019), developed for the analysis of non-teaching activity by C. Ladage (Ladage, 2017; Ladage and Redondo, 2021) and professional development by G. Suau (Suau, 2016, 2019). Thus, in addition to producing knowledge on the praxeologies of these resource persons in an Inclusive University, we are committed to showing how the « practice of group work » (Ferry, 1985; Perez, 2007) forms these new actors.