VIALLON Philippe

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Philippe VIALLON

Membre permanent

Statut :

Professeur·e (CNU : 71)

Rattachement académique :

Université de Strasbourg

Courriel :

viallon@unistra.fr

Lieu de travail :

Université de Strasbourg


Thématiques

Mon objectif était de mettre en place le cadre théorique et pratique d’une réflexion spécifique aux SIC dans le tourisme . Je l’ai orienté en quatre axes :

– Le cadre théorique et l’épistémologie de la communication touristique. Quels sont les développements récents des sciences de l’information et de la communication qui peuvent trouver une application dans le tourisme ? La communication des organisations s’est développée en regroupant dans son analyse les entreprises et les collectivités publiques. Le tourisme lui aussi est souvent soutenu par le privé et le public. Qu’est-ce que la communication des organisations peut lui apporter ? En quoi la perspective des concepts de base comme le constructivisme ou la systémique peuvent enrichir la problématique du tourisme ? Des

chercheurs comme Bernard/Joule (2003) ont développé des concepts comme la communication engageante qui peuvent aussi intéresser le tourisme. Qu’est-ce que les nouvelles approches du tourisme en France comme celles de Jean-Didier Urbain (2002, 2011) ou de l’équipe MIT (2000 + 2003) ou celles du monde anglophone des tourism studies (Pritschard 2008) apportent au domaine ? Faut-il aller plus loin et revendiquer une science du tourisme, une tourismologie comme le font certains (Py 2004) ou bien l’approche interdisciplinaire qui préside actuellement est-elle plus riche de développements que l’enfermement dans une seule discipline ? Quels sont les apports possibles des SIC et de leur dimension interdisciplinaire ? De nouveaux styles et manières d’interpréter le tourisme utilisent les langages du visuel (Chambers, 2011) et du numérique (Lazar, 2010), ou des nouvelles approches de l’analyse quantitative (Klobas, 2011). Avec quelle conséquence ? Enfin, des spécialistes problématisent de plus en plus l’application de méthodes particulières à des sphères sociales spécifiques où la communication n’est jamais absente, comme le développement économique (Brau, 2008), le marketing et l’hospitalité (Ronald, 2007), le tourisme lié à la qualité de vie (Uysal, 2012) ou le tourisme culturel (Richards, 2010).

 

– Le tourisme comme forme de communication et la méthodologie de l’approche. Voyager est une forme de communication au monde et aux autres. Quels sont les éléments qui poussent les touristes à quitter leur lieu de résidence et pourquoi vont-ils vers telle ou telle destination ? Ces facteurs push et pull (Harisson-Hart 1983) sont à la fois des explications à ce phénomène migratoire qui va concerner en 2014 plus d’un milliard de personnes (OMT, 2012), mais aussi des signes qui renvoient à l’identité des individus et des groupes, à l’image qu’ils veulent donner d’eux-mêmes. En ce sens, les classifications habituelles de touristes, qui vont de l’explorateur au touriste de masse (Cohen 1984), sont-elles satisfaisantes ? D’un autre côté, afin de répondre à des attentes qu’ils croient déceler chez leurs clients, les professionnels mettent de plus en plus en scène les espaces réels, les médiatisent ou en créent de virtuels (Musée du Louvre par exemple). Faut-il craindre une déréalisation du monde, une « dysnélandisation » de la réalité (Brunel 2006) ? Faut-il diluer le tourisme dans l’espace plus large des loisirs pour mieux le comprendre ou suffit-il simplement de le mettre dans cette perspective ? Ne faut-il pas sortir de l’opposition réel-virtuel pour se pencher sur les pratiques et les offres, toutes bien réelles ? Comment alors penser la relation et l’articulation entre les univers matériels et électroniques, à travers notamment les offres de réalité augmentée ou tout simplement le passage de l’un à l’autre effectué en permanence par les touristes, de la collecte de l’information à la découverte des lieux ? Les études sur les réseaux sociaux numériques soulèvent la question de la méthodologie possible et permutable à l’intérieur des études sur le Web 2.0 ou 3.0 (Andrade, 2011; Rouquette, 2009).

– La communication du côté des professionnels et l’impact des NTIC. Les TIC ont bouleversé de nombreux domaines des sociétés contemporaines, notamment celui du tourisme. Depuis 2009, plus de la moitié des transactions financières liées au tourisme en France se font sur Internet (Stratégies 2010). Comment aujourd’hui sont construits les sites web des professionnels du tourisme ? Quels sont les choix faits par les structures (états, régions, villes, petites entreprises locales, etc.) Comment se fait l’accueil des internautes qui pratiquent d’autres langues-cultures étrangères ? Les nouvelles technologies modifient la donne : si les hôteliers sont moins soumis à la contrainte des guides papier traditionnels, ils le sont en revanche aux nouveaux guides (Tripadvisor), aux sociétés qui vendent des nuitées (Booking, Expedia, Venere, etc.) et aux règles du référencement sur le web. Comment gérer ces changements ? Comment participer aux réseaux sociaux dont l’importance semble ne pas s’arrêter de croître ? Comment émerger dans ce flot d’informations, comment gérer les techniques les plus récentes comme la géolocalisation ? Peut-on rentrer dans une idéologie techniciste selon laquelle le futur du tourisme sera meilleur grâce à la technique sans distance critique ?

– La communication du côté des touristes et l’usage des NTIC. Grâce aux forums, blogs et autres Facebook ou Twitter, le touriste potentiel n’est plus dépendant de la seule information officielle des professionnels de la branche ou des guides touristiques. Les études (Viallon 2012, 2014, 2014) montrent que la crédibilité accordée aux autres blogueurs est souvent supérieure à celle des sites officiels. Pourquoi plus croire son alter ego que l’on ne connaît pas qu’une structure qui a une réputation à conserver ? Comment penser cette transposition de la crédibilité, voire de la légitimité des experts aux touristes-amateurs ? Que peut-on en conclure sur la transformation des positions sociales et symboliques de la figure des amateurs dont certains deviennent des amateurs-experts ? Doit-on parler de démocratisation ou de populisme, de vulgarisation ou de médiation ? Comment la circulation et la diffusion des points de vue et des opinions s’effectuent-elles ? Comment peut-on cartographier l’aura et les réseaux de communication des touristes- amateurs ? Quelles sont les motivations des touristes-blogueurs ? Certains blogs prennent des formes qui ne sont pas sans rappeler celles des carnets de voyage (Argod 2010), photos ou croquis à l’appui. Ce supplément d’informations enrichit-il le voyage et l’expérience touristique ou bien renforce-t-il la dimension « parcours imposé » que le touriste doit faire ? Laisser une trace au monde, prouver son existence, le tourisme a des motivations beaucoup plus profondes que ne le laisserait supposer son apparence anodine.


2014- Obtention de la chaire Unesco « Pratiques journalistiques et médiatiques : entre mondialisation et diversité culturelle »


Parcours

1974 Baccalauréat A2
– 1976 DEUG Lettres mention allemand (Université de Nice)
– 1976-77 Programme pour germanistes du DAAD, semestre à Würzburg (RFA)
– 1978 Licence Lettres mention allemand (Université de Nice)
– 1981 CAPES allemand théorique (Université de Nice)
– 1982 CAPES allemand pratique (Université de Rennes)
– 1984 Stage Office Audiovisuel de l’Université de Poitiers
– 1985 DEA linguistique (Université de Metz). Diplôme du Centre de Linguistique Appliquée (Université de Besançon)
– 1989 Diplôme Français langue étrangère BELC (Université de Nantes)

– 1990 Bildjournalismus, séminaire de formation continue de la télévision allemande (ARD).


Analyse contrastive du discours télévisuel français et allemand: le journal télévisé, Metz, 12ème et 71ème sections, 563 p.. Membres du jury : Prof. Jean Mouchon, Président, Prof. Eliseo Veron, Prof. Jérôme Vaillant, Heiko Engelkes, rédacteur en chef de l’ ARD, Prof. Jean David, directeur de recherche. Mention très honorable à l’unanimité.


2001 Habilitation à diriger des recherches, Approche sémio-discursive de la télévision. De la communication télévisuelle à la communication interculturelle, Metz, 131p. + 367p. Membres du jury : Prof. Carmen Compte, Prof. Jean Davallon, Prof. Philippe Marion, Prof. Jean Mouchon, Prof. Noël Nel, garant, Prof. Wolfgang Settekorn.


Université de Strasbourg (2011- ) (L, M, D)

– Sciences de l’information et de la communication (IUT)

– Théories des SIC (IUT)

– Analyse de l’image (IUT)

– Linguistique-Sémiologie (IUT)

– Communication touristique (IUT)

– Méthodologie de la recherche (IUT)

– Europe de la communication (IUT)

– Culture numérique (IUT)

– Communication touristique (IUT)

– Communication et éducation (Faculté des sciences de l’éducation)

– Histoire des médias d’information (CUEJ)

– Images et journalisme (CUEJ)

– Théories de la communication (Faculté des sciences de l’éducation)

– Sciences de l’information et de la communication (IEP, Master 2 CPI)

– Communication interne, Communication externe (IEP, Master 2 RI)

– Séminaires doctoraux : De la conduite de la recherche au recrutement : les implicites d’un milieu professionnel compétitif ; Faire des sciences au 21e siècle : modes d’évaluation individuelle et collective et modes de financement de la recherche en SHS ; l’analyse de et par l’image.