Les gestes professionnels efficaces en faveur des élèves en situation de handicap scolarisés en dispositif Ulis-École

• Prof. Eric FLAVIER, Université de Strasbourg (Président)
• Prof. Abdeljalil AKKARI, Université de Genève (Rapporteur)
• Prof. Jean-François BRUNEAUD, Université de Bordeaux (Rapporteur)
• Prof. Sandoss Sondess BEN ABID ZARROUK, (Directrice de thèse)

La soutenance aura lieu le mardi 10 décembre 2024 à 14h à l’Université de Haute-Alsace : FLSH, 10 rue des Frères Lumière, 68093 Mulhouse – salle du conseil

Aborder les questions éducatives est une plongée intense dans la complexité voire l’hypercomplexité avec l’ambition d’étudier ce contexte à travers « un système qui diminue ses contraintes, tout en augmentant son aptitude au changement » (Morin, 1984). Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, environ 650 millions de personnes sont en situation de handicap, soit 10% de la population mondiale. En 2022, la France compte près de douze millions de personnes (17.8% de la population). En référence à une étude du Ministère du Travail de 1996, 2,7 millions de personnes déclarent disposer d’une reconnaissance administrative de leur handicap en lien avec un référencement MDPH soit environ 6,6% de la population. De la déclaration des Droits de l’enfant de 1959 aux dernières préconisations de l’école pour tous (CNH, 2023), de nombreuses avancées règlementaires et législatives ont régi l’accueil des personnes en situation de handicap en France. Ainsi, le concept d’inclusion fut amené à être reconnu comme un nouveau paradigme. Cependant, force est de constater que les résistances et les freins subsistent malgré les obligations faites aux enseignants quant à la scolarisation des élèves en situation de handicap. Si la loi de 2005 prônait un accueil de tous, la loi de refondation de l’école de 2013 impose l’acquisition de compétences scolaires et nécessite aujourd’hui de réelles modifications dans les gestes professionnels.

À la rentrée 2023, plus de 436 000 élèves en situation de handicap étaient scolarisés dans les écoles et établissements publics et privés relevant du ministère de l’Éducation nationale, constituant 3.6 % des élèves, avec à leurs côtés, plus de 132 000 accompagnants d’élèves en situation de handicap. Cette arrivée massive de jeunes autrement capables a mis le système en tension en obligeant le corps enseignant à se questionner et à ré-interpeller ses pratiques.

Des récents rapports ((CNH (2023), ASL (2023)) mettent en avant un contexte général, où les enseignants sont en difficultés mais aussi les parents et les élèves, prémices d’une situation de liminalité appelée à perdurer (PISA, 2012). Les premiers font part de leur incapacité et manque de formation afin de proposer des situations pédagogiques adéquates. Les seconds, passé le soulagement de voir enfin les pouvoirs publics considérer leur enfant en tant que personne amenée à évoluer dans une société dans laquelle des citoyens, tous singuliers, permettent l’épanouissement de tous, font face à une réalité moins favorable. La transformation des CLIS en ULIS en septembre 2015 a corroboré ce changement avec une volonté évidente de permettre aux élèves en situation de handicap de travailler et d’apprendre parmi leurs pairs afin de s’extraire du dualisme éducatif (Benoit, 2022). Ces intentions règlementaires se heurtent malgré tout à différents freins (formation, représentation du handicap et du métier d’enseignent, influence du chef d’établissement).

La problématique de ce travail s’articulera autour de l’efficacité des gestes en faveur des élèves scolarisés en Ulis-Ecole. Dans un premier temps, le mouvement inclusif à travers une nouvelle conception du handicap. Le lien de l’efficacité et de la pratique enseignante sera évoqué (deuxième partie) avant d’aborder le travail de recherche et les premiers résultats (troisième partie).