« L’identité professionnelle des Conseillers Principaux de Jeunesse et d’Animation (CPJA) dans les projets de développement à Yaoundé au Cameroun : Difficultés et enjeux.

Informations

Type d'actualité :

Soutenance (Thèse)

Candidat :

GODIEP Sylvie

Équipe :

Apprentissages, pratiques d’enseignement et d’éducation

Université de rattachement :

Université de Strasbourg

Date :

Le 05-Déc-2025

Titre :
« L’identité professionnelle des Conseillers Principaux de Jeunesse et d’Animation (CPJA) dans les projets de développement à Yaoundé au Cameroun : Difficultés et enjeux.
Direction :
Elisabeth Regnault
Thèse en cotutelle :
Claude Kemo- Keimbou
Composition du jury :
  • M. BART Daniel, prof. des universités, universite Jean Jaurès, Toulouse
  • M. MABROUR Abdelouahed, prof. des universités, université Chouîb Doukhali ( El Jadida, Maroc)
  • M. Marc Trestini, prof. des universités, INSPE, Strasbourg. 
  • Mme Elisabeth Regnault, prof. émérite, Université de Strasbourg
  • Mme Claude Kemo-Keimbou, Maitre de conférence, Université de Paris XI
Date et lieu :

La soutenance est prévue le 5 décembre 2025 à l’amphithéâtre Prestige de l’Ecole Doctorale de Strasbourg, à 14h.

Cette thèse examine l’identité professionnelle des Conseillers Principaux de Jeunesse et d’Animation (CPJA), un corps encore peu documenté mais stratégique dans les dynamiques de développement au Cameroun. Formés à l’Institut National de la Jeunesse et des Sports (INJS) de Yaoundé — grande école rattachée à l’Université de Yaoundé II —, les CPJA se caractérisent par une polyvalence qui les conduit à exercer des fonctions de direction, de coordination, de médiation et d’accompagnement dans divers ministères, collectivités territoriales et organisations de la société civile. Cette identité plurielle contraste avec celle des Professeurs d’Éducation Physique et Sportive (PEPS), issus du même institut, dont la spécialisation et le statut clairement défini assurent une reconnaissance sociale et administrative plus affirmée.

Inscrits dans le tournant des politiques publiques de jeunesse vers des approches participatives (Bottom Up), en rupture avec les modèles descendants (Top Down), les CPJA interviennent comme médiateurs sociaux, facilitateurs de cohésion et animateurs du vivreensemble. Ils opèrent dans un contexte marqué par une diversité culturelle et linguistique exceptionnelle, ainsi qu’une forte croissance démographique. Pourtant, leur dispersion sur une pluralité de projets et de secteurs contribue paradoxalement à diluer leur identité professionnelle et à maintenir un flou statutaire persistant.

La recherche s’appuie sur une méthodologie qualitative, mobilisant l’analyse thématique de vingt entretiens semi-directifs menés auprès de CPJA en poste à Yaoundé, complétée par une contextualisation historique, institutionnelle et sociologique. Les résultats révèlent trois tensions centrales : un décalage marqué entre formation académique dense et compétences pragmatiques requises sur le terrain ; une sous-valorisation face à des corps mieux établis, tels les PEPS ; et une reconnaissance insuffisante de leur rôle dans les projets de développement, notamment en milieu urbain.

La thèse conclut que l’identité des CPJA est une construction dynamique, hybride et en renégociation permanente, façonnée par l’articulation complexe entre prescriptions officielles, réalités de terrain et stratégies individuelles de légitimation. Elle plaide pour un renforcement de la lisibilité statutaire, une adaptation des formations aux besoins opérationnels et une valorisation institutionnelle explicite de leur rôle dans la cohésion sociale et le développement local.

Mots-clés :
identité professionnelle, polyvalence, reconnaissance sociale, dévéloppement local, animation, Cameroun