LORANT Sonia

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Sonia LORANT

Membre permanent

Statut :

Maître·sse de conférences (CNU : 16)

Equipe :

Apprentissages, pratiques d’enseignement et d’éducation

Rattachement académique :

Université de Strasbourg

Courriel :

sonia.lorant@unistra.fr

Champs de recherche :

apprentissage, mémorisation, motivation

Lieu de travail :

INSPE Strasbourg

Site personnel :

https://unistra.academia.edu/SLorant


Thématiques

Axe 1 : Etude de la mémorisation en contexte scolaire

Mémoire de l’action

Ces dernières années, l’apprentissage par l’action dans l’enseignement de l’école primaire a pris un élan considérable, et les institutions y attachent beaucoup d’importance (Martinez-Troadec & Lorant, 2021). Les élèves sont amenés à expérimenter par leurs propres moyens, en réponse à leurs interrogations formulées par des hypothèses et ainsi sont confrontés aux défis quotidiens des sciences expérimentales. La multiplication des études démontrant l’efficacité des séquences d’investigation dans l’apprentissage des sciences permet l’essor de cette nouvelle méthode, proche de la démarche scientifique en laboratoire. Dès lors, une séquence d’investigation permet-elle une meilleure assimilation des connaissances par rapport à une séquence transmissive classique ? Cet effet est-il inscrit à long terme ? De surcroît, une chercheuse allemande, du nom de Johannes Engelkamp, suggérait dans sa théorie du triple codage que l’encodage moteur (l’utilisation de ses mains) favorisait l’apprentissage. Ainsi, quel est le rôle de l’expérimentation dans la séquence d’investigation ? (Lorant et al., 2023, soumis ; Lorant et al., 2021).

Mémoire visuospatiale

Les travaux de recherche qui ont été menés visaient à identifier et à caractériser la capacité ainsi que la spécificité de la mémoire « visuospatiale ». Nos études sont ancrées d’une part, dans une démarche développementale (étude de la mémoire « visuospatiale » chez des sujets de 5 à 55 ans) et d’autre part dans une démarche appliquée (étude de la nature des difficultés rencontrées par les élèves en situation d’échec, lors du traitement perceptif des figures géométriques). Ainsi, le modèle de la mémoire de travail de Baddeley et nos travaux antérieurs concernant la Mémoire Visuospatiale (Lorant-Royer, S., 2003 ; Lorant-Royer, S. & Lieury, 2003), nous ont permis de mieux identifier les différentes mémoires (mémoire visuelle, imagée et visuospatiale versus mémoire verbale) qui sont impliquées dans le traitement des figures géométriques (Lieury & Lorant, 2019).

Loisirs numériques et performances cognitives et scolaires

A l’heure du numérique la communauté scientifique s’interroge sur l’impact des divers supports numériques sur les performances cognitives et scolaires des élèves. C’est dans cette perspective que nos travaux ont pu se développer lors de différents contrats avec la DEPP (Lorant & Lieury, 2014c ; Lieury et al., 2014a ; 2014b ; Le Cam et al., 2013). Nous nous sommes intéressés à l’impact de la pratique de loisirs numériques (jeux vidéo, séries télévisées, …) chez des collégiens, sur des tests cognitifs, motivationnels et scolaires (mémoire encyclopédique, lecture, compréhension, mathématiques, échelle de motivation).  Nous avons développé d’autres travaux sur la pratique de jeux vidéo à des fins d’amélioration des fonctions cognitives. Nos recherches nous ont permis de démontrer expérimentalement le non transfert du développement des compétences spécifiques à des tâches plus complexes issues du champ scolaire (Lorant & Lieury, 2014a ; 2014b ; Lorant-Royer et al., 2010 ; Lorant-Royer et al., 2008).

Mémoire lexicale

Dans le cadre d’un projet DEPP, nos travaux ont consisté à étudier la construction du concept s’effectuant à partir de contextes de lecture. On s’est intéressé à l’indice sémantique en tant que traits épisodiques et identifier le poids relatif des différents traits sémantiques identifiés. Dans cette perspective, nous nous sommes également intéressés aux apprentissages scolaires en lien avec les mémoires à long terme. Notamment le lien avec la mémoire lexicale et la mémoire sémantique des connaissances spécifiques des matières scolaires (Histoire, Français, Chimie, Langues, …) appelée « mémoire encyclopédique ». Le test LEXIS issu de nos recherches montre que la mémoire encyclopédique (connaissances lexicales et sémantiques) des manuels de collège (hors vocabulaire courant) est très prédictive de la réussite scolaire. Elle concerne le savoir enseigné de l’année en cours (contenu similaire à celui des manuels) mais elle est également prédictive de la réussite des années ultérieures. Cette thématique est actuellement étudiée dans le cadre de l’expertise, où l’on s’interroge sur ce qu’est un expert ? qu’est-ce qui définit son expertise ? quel est son lien avec la mémoire lexicale de son champ de compétences et avec l’intelligence cristallisée (Lieury & Lorant, 2013 ; Lieury et al., 2013).

Axe 2 : Etude des aspects motivationnels dans les apprentissages

La bienveillance à l’école

Nos travaux vont s’inscrire dans le champ de la psychologie positive et vont s’intéresser plus particulièrement au concept de bienveillance en validant d’une part une échelle de bienveillance en langue française (Paquet et al., 2023). Et d’autre part, en émettant une hypothèse de motivations à la bienveillance en contexte scolaire. Ainsi, la bienveillance est une valeur qui se manifeste par des comportements dont l’objectif est de favoriser le bien-être d’autrui et cette valeur conduit les individus à privilégier des actions pro-sociales considérées comme désirables. Nos études s’intéressent dans quelle mesure les types de motivations à la bienveillance de l’enseignant prédisent la perception de bienveillance à l’école des élèves et leurs comportements pro-sociaux. Nous développons également le concept de bienveillance envers soi (Autocompassion). A l’heure actuelle, de nombreux travaux montrent l’importance de promouvoir le bien-être à l’adolescence, mais ce qui est innovant dans nos travaux de recherche, c’est d’étudier en classe d’EPS par exemple, l’impact de situations interactives d’autocompassion sur les facteurs motivationnels, émotionnels et sur les performances scolaires (Csillik et al., 2023 ; Csillik et al., 2023 ; Lorant & Lefevre, 2021). Nous poursuivons nos recherches dans des situations scolaires où le sentiment d’efficacité personnelle est plus impacté par le champ disciplinaire tel qu’en mathématiques et en français.

Le sentiment d’efficacité personnelle

Le système scolaire français est en train de transformer les modes d’évaluation des élèves en intégrant une évaluation par compétence, qui a pour effet d’interroger le rôle et la place de l’évaluation dans les apprentissages.  Les recherches tant en psychologie que dans le domaine de l’éducation montrent en effet que les pratiques d’évaluation ont des effets considérables sur l’apprentissage notamment en impactant la motivation des élèves. C’est dans cette perspective que nous avons étudié l’effet protecteur du sentiment d’efficacité personnelle dans le cadre de l’anxiété en situation d’évaluation scolaire/universitaire (Fenouillet et al., 2019). D’autres travaux sont actuellement en cours concernant la validation d’une échelle de motivation pour des élèves non lecteurs, mais aussi concernant l’étude du développement de ces facteurs motivationnels de la grande section au CM2. Ces données sont actuellement manquantes dans la littérature scientifique.  Plusieurs publications sur cette thématique sont en cours de rédaction et de révision. Dans un contexte de formation, nous avons également intéressés étudié dans quelle mesure des perceptions des stagiaires sur leurs expériences de formation déterminent leur décision de se réinscrire à de futurs programmes de formation.  Les résultats ont montré que la perception qu’ont les stagiaires de la conception de la formation et de son utilité pour les activités professionnelles ont un impact sur leur intention de suivre une formation, qui à son tour affecte la décision de se réinscrire à un programme de formation. Néanmoins, le niveau de motivation à apprendre et l’auto-efficacité de la tâche doivent être surveillés, car ils peuvent fortement affecter l’utilité perçue de la formation. Des implications pratiques et de recherche peuvent être proposées (Chauvin et al., 2022).

Les apprentissages autorégulés

Afin de mener l’ensemble des élèves sur les chemins de la réussite, selon Hadji, C. (2012) « la meilleure façon de faire son métier d’enseignant, c’est d’enrichir la capacité d’autorégulation des élèves ». C’est dans cette optique que nous mettons en lien les processus mnésiques, attentionnels et motivationnels au service des apprentissages autorégulés. Nous étudions dans un premier temps une échelle d’autorégulation chez des élèves de CM1/CM2, puis nous étudions les relations entre le sentiment d’efficacité personnelle et les apprentissages autorégulés en classe du primaire. Dans un troisième temps, nous nous intéressons à l’impact de ces apprentissages sur les performances des élèves de collège, afin de mieux comprendre ces relations et ces applications dans un dispositif plus écologique (Lorant & Laurent, 2019 ; Laurent et al., 2018).

L’Amotivation

Ces diverses études s’intéressent aux différentes formes de résignation ou d’amotivation, dans les apprentissages scolaires. Nos études s’inspirent de la « self-autodetermination theory » de Deci et Ryan (2000) et montrent deux nouveaux concepts : la Rébellion et la fuite. On retrouve plus facilement des situations d’évitement, que des situations de fuite sachant que l’école est obligatoire jusqu’à 16 ans. Ainsi, ces deux motivations s’apparentent à l’amotivation du point de vue de ses déterminants : elles sont liées à un sentiment de contrainte et à une faible perception de compétence (Lieury et al., 2014 ; Lieury et al., 2015 ; Lorant et al., 2016). Il est nécessaire de clarifier ces différentes notions, ainsi que leurs déterminants, afin de repérer quelques pistes d’interventions pédagogiques pour amener les élèves à des comportements plus motivés en situation d’apprentissage.


2014-2020Co-animatrice d’un groupe de recherche action en didactique des mathématiques (Institut de Recherche sur l’Enseignement des Mathématiques- IREM de Strasbourg). Le groupe se compose d’environ 15 personnes enseignantes du 2nd degré et d’un enseignant chercheur en didactique des mathématiques. Le groupe met en place des situations didactiques en mathématiques et évalue ces dispositifs. La construction d’un site web au sein de l’IREM de Strasbourg est en cours afin d’expliquer des dispositifs avec deux regards : didactique et cognitif (https://mathetmemo.wordpress.com/)


Parcours

Depuis 2003 : Maitre de Conférences en psychologie cognitive

2002-2003 : ATER à l’IUFM de Bretagne, Site de Saint-Brieuc

1997-2002 : Chargée d’Enseignements à l’Université de Rennes 2 et à l’Université d’Angers