PRAIRAT Eirick

Thème 1 : Des pratiques punitives à une phénoménologie du punir

Après avoir mis au jour une histoire des pratiques disciplinaires à l’école (Eduquer et punir, PUN, 1994)  et rassemblé les grands textes philosophiques, psychanalytiques et pédagogiques sur la question de la sanction en éducation (La sanction, Les grands textes, L’Harmattan, 1999), nous nous sommes attachés à préciser le concept de « sanction éducative » (La sanction, petites méditation, L‘Harmattan, 1997 et La sanction en éducation, PUF 2003). Nos travaux ont inspiré la réglementation scolaire de juillet 2000 pour les établissements du secondaire. Nos recherches actuelles s’orientent vers l’élucidation de la structure de l’expérience punie. Y-a-t-il des expériences punitives qui participent à la construction du sujet éthique et d’autres qui, à l’inverse, barrent l’accès aux univers symboliques du droit et de la morale ?

Thème 2 : Normes et sens de la socialisation scolaire

Une réflexion critique et prospective est à engager sur les avantages et les limites d’une introduction des logiques juridiques dans l’école : si la rationalité du droit peut être une réponse à la crise de la légitimité scolaire, elle comporte aussi certains dangers qu’il faut clairement identifier. Cette réflexion sur la juste place du droit dans l’école engage une réflexion sur la spécificité de l’espace scolaire. Il s’agit de dégager les propriétés qui particularisent  ce lieu et le rend irréductible à l’espace domestique et aux mondes du travail et de la délibération publique.

Thème 3 : Déontologie de l’enseignement et éthique de la transmission

C’est l’explicitation du sens éthique d’une profession qui confère lisibilité et efficience à une déontologie professionnelle. Dans une première série de travaux (2005-2009), nous avons tenté de donner corps à l’idée de minimalisme déontologique en montrant qu’une déontologie moderne est toujours structurée à partir d’un lieu vide. Dans nos derniers travaux (La morale du professeur, PUF 2013 et Quelle éthique pour les enseignants? De Boeck 2015), nous montrons que l’éthique professorale est un déontologisme tempéré. Ni conséquentialiste, ni vertuiste, c’est une morale du devoir tempérée par le souci occasionnel des conséquences.

Le programme de recherche que nous conduisons dans le cadre de l’Institut universitaire de France (IUF) – « L’éthique enseignante à l’heure de la juridicisation et du pluralisme moral : enjeux théoriques et politiques de formation »- s’inscrit tout naturellement dans cette 3^ème thématique.