Dynamiques familiales et facteurs de réussite scolaire dans l’enseignement élémentaire: les stratégies de l’élève dans les relations parents-enseignants au Sénégal

Ce travail de recherche s’interroge sur les logiques en développement dans le cadre des relations entre les enseignants et les parents au Sénégal. Il porte un regard particulier sur la place de l’élève dans ces rapports sociaux qui sont déterminants dans le parcours scolaire. De plus en plus, les recherches en éducation mettent en exergue la complexité des relations entre l’école et la famille. Toutefois, la nature multidimensionnelle de ces relations exige de s’arrêter la place et le rôle qu’il faut attribuer à l’élève : l’élève parvient-il à influencer la communication entre les parents et les enseignants, dans un sens ou dans un autre, en adoptant un certain comportement ? Ce travail analyse les stratégies de l’élève selon que les rapports entre les parents et les enseignants sont de nature interpersonnelle ou institutionnelle. C’est donc une recherche qui tente de mettre en parallèle le comportement de l’élève vis-à-vis de l’institution scolaire ainsi que ses attitudes et aptitudes face aux rapports école/famille et le degré d’influence que cette attitude stratégique peut engendrer sur la nature des relations entre les deux milieux éducatifs.

Les rapports sociaux au sein de l’espace scolaire sont déterminés à travers trois dimensions fondamentales ayant fait l’objet d’une analyse dans le cadre de cette recherche. La première dimension a trait à la participation indirecte qui se manifeste lorsqu’un individu est en contact avec le microsystème par l’intermédiaire d’une autre personne. Dans le cas de la relation famille/école, la participation indirecte correspond au lien que les parents entretiennent avec l'école par le biais de leur enfant. La deuxième dimension nous amène à nous interroger sur la communication entre l’école et la famille, en d’autres termes la transmission de messages d’un microsystème à l’autre. C’est une communication multiforme, matérialisée par les notes écrites, les contacts directs ou les appels téléphoniques entre autres. La troisième dimension concerne les représentations. Celles-ci peuvent être comprises comme la conception qu’un individu se fait d’un microsystème autre que celui de sa provenance. Elle est basée sur des informations obtenues, sur les expériences vécues ou sur une perception donnée. Cette dimension est assimilable aux opinions, attitudes et croyances que les enseignants entretiennent envers les familles et vice-versa. Elles sont souvent source de conflits et influent sur le comportement de l’enfant.

Cette thèse tente ainsi de mieux faire comprendre le comportement stratégique adopté par les élèves dans les relations parents/enseignants au Sénégal mais également les logiques sous-jacentes telles que les caractéristiques des élèves et leurs familles ainsi que les représentations de l’institution scolaire. Quatre (04) objectifs majeurs sont assignés à la recherche. Ils se déclinent comme suit :

• cerner de quelle façon les apprenants qui se trouvent au centre des préoccupations vivent aujourd’hui les relations entre les enseignants et les parents ainsi que la perception qu’ils se font de ces relations ;
• analyser la perspective, stratégique ou non, dans laquelle l’enfant pense la relation parents/enseignants ainsi que la conscience qu’il a de son pouvoir et l’usage qu’il en fait ;
• répertorier un ensemble d’actions entreprises par les élèves pour influencer les relations parents/enseignants ;
• formuler des recommandations en vue de contribuer à l’instauration d’un environnement relationnel apte à garantir des parcours scolaires réussis.