- MAULINI Olivier, Professeur, Université de Genève, rapporteur
- LANI-BAYLE Martine, Professeure, Université de Nantes, rapporteur
- HOUSSAYE Jean, Professeur, Université de Rouen
- DESMET Huguette, Professeure, Université de Mons (Belgique), directrice
- CHALMEL LoÏc, Professeur, Université de Mulhouse, directeur
Education Nouvelle contemporaine, source de résilience. Traces de bonheur pédagogique
Nous sommes d’abord allé à la rencontre de vingt-trois anciens élèves ayant fait l’objet d’un changement d’école pour s’inscrire dans une école fondamentale officielle dont le projet s’inspire de l’Education Nouvelle. Nous les avons interviewés sur leur vécu scolaire afin d’identifier un réseau d’interférences entre les souvenirs évoqués et les modèles conceptuels dont se revendique le projet pédagogique de l’établissement. Tous témoignent de façon significative de l’influence des pratiques pédagogiques sur leur vécu et parcours scolaire.
Leurs propos nous ont incité à mener une recherche auprès de mille huit cent quarante-quatre enseignants rencontrés lors de nos activités de formation en leur posant une question : qu’est-ce qui facilite les apprentissages ? Les multiples réponses mettent en évidence une grande palette de postures, d'interventions, d'écoutes de la part de l’enseignant. Nous avons dégagé sept facilitateurs qui ont permis l’émancipation des apprenants interrogés: liberté, créativité et autonomie en ont été les maître-mots.
Ensuite, dans deux écoles d’Education Nouvelle, nous avons recueilli les témoignages de quinze anciens élèves qui sont arrivés fracassés par la vie et/ou leur parcours scolaire antérieur. Selon ceux-ci et leurs parents, les pratiques pédagogiques ont été source de résilience. L’analyse de contenu au départ du modèle des douze besoins psychosociaux (Pourtois et Desmet, 2003) et des sept facilitateurs a mis en évidence non seulement l’importance des repères affectifs dans la construction identitaire de l’enfant, mais également l’intérêt de sa participation active dans la construction des savoirs et son sentiment d’appartenance à une collectivité. Pour chacun, le nouveau parcours scolaire a permis de vivre un bonheur pédagogique, de disposer d’outils d’émancipation, d’accroître sa capacité à rebondir pour affronter la complexité du monde contemporain.
Enfin, le Chef-d’œuvre pédagogique, largement évoqué par tous les protagonistes -enfants et parents - a laissé une trace majeure en terme de scripts composant le cadre de référence relatif à leur vécu antérieur. Le Chef-d’oeuvre a permis de mobiliser les savoirs des enfants tout en inscrivant ceux-ci dans un projet de communication et d’expérimentation qui leur a procuré plaisir et considération.
Les regards croisés d’adultes et d’enfants témoignant de leurs expériences d’apprentissage ont été intégrés dans une dynamique de va-et-vient entre expérimentations, réflexions et conceptualisations qui contribue à la singularité de cette thèse.