Michèle Kirch, garante, Professeure d'Université, Sciences de l'éducation, Université de Strasbourg ;
Nicole Poteaux, garante, Professeure d'Université, Sciences de l'éducation, Université de Strasbourg ;
Régis Malet, rapporteur, Professeur d'Université, Sciences de l'éducation, Université de Bordeaux ;
Dominique Groux, rapporteure, Professeure d'Université, Sciences de l'éducation, Université de Guyane et des Antilles ;
Antonio Teodoro, rapporteur, Professeur d'Université, Sciences de l'éducation, Universidade Lusófona de Humanidades e Tecnologias, Lisbonne ;
Henri Vieille-Grosjean, Professeur d'Université, Sciences de l'éducation, Université de Strasbourg ;
Andréa Young, Maître de Conférences HDR, ESPE, Université de Strasbourg.
"L’éducation comparée entre approche pragmatique et approche compréhensive"
Après une thèse de Doctorat en éducation interculturelle, mon champ de recherche est devenu celui de l’éducation comparée. En 2010, j’ai ressenti le besoin de rédiger l’HDR pour trois raisons :
- ma participation en tant que chef de projet local de COMENIUS III “Career Guide for Schools”, entre 2005 et 2008, a permis de mettre en exergue la problématique du concept politique de “bonnes pratiques”, concept que j’ai commencé à interroger en me demandant à partir de quels critères une pratique d’orientation scolaire et professionnelle est considérée comme “bonne” et ce qui justifie son transfert dans un autre pays. Utiliser le terme de “bonnes pratiques”, c'est orienter les choix et établir une hiérarchie entre les pratiques.
- l’utilisation des résultats des enquêtes internationales de rendement des systèmes éducatifs, telles que PISA (Programme for International Student Assessment) et PIRLS (Progress in Reading Literacy Survey), par les responsables politiques en France et ailleurs a questionné le lien entre science et expertise en éducation comparée. Depuis 2000, ces enquêtes se donnent comme objectif de dégager des “bonnes pratiques”, en s’inscrivant dans une comparaison mutuelle et en utilisant des tableaux simplifiés classant les pays sur une échelle. Depuis 2000, PISA, en particulier, est devenu un référentiel pour justifier toutes sortes de décisions et de réformes nationales (Bottani, Vrignaud, 2005).
- mes mobilités Erasmus enseignantes, depuis 2000, et ma participation aux congrès anglophones de la CESE (Comparative Education Society in Europe) depuis 2010, m’ont amené à rencontrer des collègues anglophones comparatistes qui partagent le même questionnement que moi.
Il m’a semblé important, à partir de là, de réaliser un état de l’art en éducation comparée, en présentant le contexte historique et actuel de cette spécialité. Je me suis rendue compte que l’éducation comparée, comme spécialité des Sciences de l’éducation, est en tension. En inscrivant mon parcours dans ce contexte à la fois historique et actuel, j’ai réalisé que mes travaux oscilllent également entre ces deux approches.J’ai souhaité également décliner ces deux approches en présentant leurs fondements, en les illustrant et en dégageant leurs apports et limites. Il s’agit de l’approche pragmatique et de l’approche compréhensive, la première à la base des enquêtes internationales de rendement des systèmes éducatifs et la seconde critiquant cette tentative d’homogénéisation mondiale.C’est l’approche compréhensive qui deviendra ma référence en tant que chercheure en éducation comparée car elle remet en question les perspectives déterministes et pragmatiques qui sous-tendent les tests sur le rendement des systèmes éducatifs aboutissant à des classements et des hiérarchies et parce qu’on y trouve la question du traitement de l’Autre et de la culture (Malet, 2005) et aussi parce que la comparaison ne consiste pas en des descriptions et prescriptions mais en des approches compréhensives qui visent les acteurs et leurs comportements.
La soutenance aura lieu le jeudi 16 avril à 14h30 en salle Fustel de Coulanges au Palais Universitaire, place Brandt à Strasbourg.