Le jeu de l'instant. Transposition d'une pratique d'enquête de l'Ecole Freinet en école ordinaire.

Cette recherche porte sur la description, l’analyse et la théorisation d’une pratique qui s'inscrit initialement au carrefour des institutions didactiques de l'École Freinet et qui se voit ici transposée en milieux ordinaires. L'enquête empirique repose sur une approche ethno-didactique dans le cadre d'une auto-analyse de pratiques dans différents cycles de l'école primaire publique française. Construit sur un arrière-plan philosophique, mésologique, anthropologique et didactique, cet effort d'objectivation, en appui sur le cadre théorique de la Théorie de l'Action Conjointe en Didactique (TACD), vise à réhabiliter la logique de frayage épistémique comme forme mineure du temps d'enquête. Plus largement, il s'agit de voir cet art de faire comme un temps faible de la relation didactique facilitant des greffes de situations d'enseignement-apprentissage menées en temps forts. Certaines des questions que soulèvent cette thèse sont particulièrement travaillées : quelles sont les caractéristiques de l'action conjointe du professeur et des élèves depuis la saisie d'un événement imprévu ? Comment les enjeux de savoir sont-ils construits et institutionnalisés dans cette temporalité kairique ? En quoi l'organisation didactique que suppose cette étude en mode mineur apporte des éléments de réflexion au projet de reconstruction de la forme scolaire lequel, pour Sensevy, est organiquement lié à la question du temps ?

Summary:  

This research focuses on the description, analysis and theorization of a practice which is initially inscribed at the crossroads of the didactic institutions of the Freinet School and which is here transposed into ordinary environments. The empirical investigation is based on an ethno-didactic approach used to analyse my own practice in different classes of the French public elementary school. Built on a philosophical, mesological, anthropological and didactic background, this objectivation, based on the theoretical framework of the Theory of Joint Action in Didactics (TACD), aims at rehabilitating the logic of epistemic facilitation as a minor form of inquiry time. More broadly, it is a question of seeing this art of doing as a weak time of the didactic relationship facilitating grafts of teaching-learning situations carried out in strong times. Some of the questions raised by this thesis are particularly worked on : what are the characteristics of the joint action of the teacher and the students since the seizure of an unexpected event ? How are the objects of knowledge constructed and institutionalized in this kairic temporality ? In what way does the didactic organization implied by this study in minor mode bring some elements of reflection to the project of reconstruction of the school form which, for Sensevy, is organically linked to the question of time?